DORMELLES... UNE LONGUE HISTOIRE

Controverse éthymologique : Dormelles, d’où vient ce nom ?

Bien que le village existait déjà à l’âge de la pierre taillée, peut-être sous un autre nom, nous ne remonterons pas jusqu’à la préhistoire. Un fait certain, on trouve trace de son existence très antérieurement aux invasions barbares et à Jules César d’après Frédégaire, chroniqueur après Grégoire de Tours.

Aujourd’hui nous nous attacherons seulement à l’éthymologie de son nom. Dormelles se serait appelé Dormello Vico (viième siècle), Dormellae (1164), Dormella (1172), Dormele (1250), Dourmeles (1276), Dormeles (1285), Dormelles (1389), d’Ormelles en Gâtinois (1398),  Doromel (1630)d’Ormeilles (1721), et depuis le XVIIème siècle à nouveau Dormelles.

Bataille de linguistes. Selon certains, l’origine pourrait être gauloise Duun (eau) et de Mespilus (néflier). Ou encore Dor (forteresse) et mello (colline, hauteur).

Pour d’autres, Dormelles viendrait de Dun (ancien mot irlandais signifiant colline, éminence) et de Mel génitif de Mellis (miel en latin) pouvant être traduit au figuré par charme, douceur.

Dormelles, bourg et église perchés sur une éminence surplombant un environnement vallonné plein de charme et de douceur, correspond bien  aussi à cette troisième version éthymologique, mais il existe sans doute d’autres hypothèses.

Quoi qu’il en soit, Dormelles village aux néfliers baignés par l’eau, Dormelles village perché plein de charme et de douceur, Dormelles village forteresse en haut de la colline, toutes les explications se valent, à vous de choisir celle qui vous plait le mieux.

Histoire de Dormelles : Préhistoire

La préhistoire couvre une période très large commençant vers – 190000 ans avant notre ère, aussi nous ne nous attarderons pas sur ces temps anciens car peu de traces nous sont parvenues. Divisée en périodes, les plus connues sont le paléolithique (commençant vers – 65000 ans), puis le néolithique (commençant vers – 6000 ans et se terminant vers – 2500 ans avant notre ère).

Durant le paléolithique, les hommes étaient essentiellement nomades et vivaient de leurs cueillettes, ainsi que de la chasse pour laquelle ils utilisaient des pierres taillées. Il fallut attendre le néolithique pour que l’homme se sédentarise, devienne agriculteur et commence l’élevage.

De cette période, les agriculteurs du siècle dernier : MM Belliaud, Blanchard, Chevron, Mallard, Morin, Rousseau,  ont  trouvé, lors de leurs labours, de nombreuses pierres taillées servant d’outils (haches polies, couteaux, pointes de lances, herminettes, grattoirs, pics, poinçons, etc…). Par contre, si, à cette époque, les habitants avaient un certain degré de civilisation,  aucune  trace de tissage, de poterie, de sculpture sur pierre ou sur bois, n’ont été trouvée à ce jour sur notre commune.

Lors des journées du patrimoine, beaucoup de questions ont été posées, entre autres, sur la « pierre levée » (menhir : perchoir des  âmes ou symbole phallique) que l’on peut voir au milieu d’un champ à l’orée des bois du Pimard en venant de Dormelles  par la route

Ce vestige, certes moins important que la pierre levée de Villecerf, témoigne néanmoins de la présence des hommes sur notre territoire lors de la préhistoire, et date certainement du néolithique vers – 5000 ans. Cette pierre faisait-elle partie d’un ensemble vu la proximité des deux sites ? Autant de questions sans réponse.

Et si, dans certaines régions s’élèvent encore des dolmens, que penser de notre « caverne » de Montaigu (face à l’emplacement de l’ancienne croix de St Pierre, proche de la roche « glissante ») ? Phénomène naturel ou main de l’homme qui savait positionner ces pierres de poids pour leurs lieux de culte ? Là encore, interpellation ?

(sources : André Castelot, Alain Ducaux, Jean Dumonthier,  Archives nationales et  départementales).

CG

Au XVe siècle, le village souffre beaucoup des guerres qui ravagent le pays. Les Hospitaliers, qui succèdent aux Templiers, reconstruisent les bâtiments ruinés par les attaques. Au XVIIe siècle, une importante manufacture de draps, créée par Antoine Lefèvre de Caumartin, compte jusqu’à 200 employés à la fin du siècle. Mais elle ferme bientôt en raison du départ des ouvriers protestants qui refusent d’abjurer leur religion après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 par le Roi Louis XIV. L’industrie, déjà peu implantée, est ainsi supplantée par l’activité agricole. Par ordonnance du 30 août 1826, la commune de Dormelles est “distraite” du canton de Lorrez-le-Bocage pour être rattachée à celui de Moret-sur-Loing.